Découvrez pourquoi la mesure des émissions du scope 3 est un réel défi et quelles sont les implications pour les investisseurs de leur intégration 

Points clés

  • Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du champ d'application 3 comprennent toutes les émissions indirectes qui se produisent dans la chaîne de valeur d'une entreprise, en amont et en aval. Ces émissions sont essentielles pour comprendre l'impact complet d'une entreprise sur le climat. 

  • Les émissions en amont peuvent inclure celles provenant de la production de matières premières, du transport et des déplacements professionnels. Les émissions en aval peuvent inclure celles provenant de l'utilisation des produits vendus et de leur traitement en fin de vie. 

  • Les émissions du scope 3 représentent souvent la majeure partie des émissions vertes totales de GES d'une entreprise et sont donc essentielles pour comprendre l'ensemble des risques et des opportunités d'un investissement en termes climatique. 

  • La norme de comptabilisation et de déclaration de la chaîne de valeur de l'entreprise (Scope 3) du GHG Protocol classe les émissions Scope 3 en 15 catégories distinctes, couvrant à la fois les émissions en amont et en aval. Ces catégories sont conçues pour s'exclure mutuellement afin d'éviter la double comptabilisation des émissions. 

  • De plus en plus, les cadres réglementaires encouragent également les entreprises à divulguer les émissions liées au scope 3. Certaines juridictions au sein de l'UE, des États-Unis et de la Californie ont des exigences ou des propositions spécifiques en matière de déclaration des émissions du scope 3. 

  • Toutefois, la mesure et la déclaration des émissions du scope 3 est une tâche difficile en raison de la complexité des chaînes de valeur, de l'hétérogénéité des normes réglementaires, de l'intensité des ressources et des coûts nécessaires pour traiter les données du scope 3, et du degré élevé de variabilité des méthodes de calcul. 

  • Malgré ces difficultés, les investisseurs devraient progressivement prendre en compte les émissions du scope 3 dans leurs décisions d'investissement. Leur intégration dans les décisions d'investissement permettra ainsi aux investisseurs de s'appuyer sur une évaluation des risques plus solide et d'aligner leurs portefeuilles sur la transition vers une économie à faible émission carbone. 

  • Pour les investisseurs, il est important de noter que l'intégration des données sur les émissions du scope 3 a un impact significatif sur la nature de la décarbonisation des portefeuilles. Par exemple, l'intégration des données Scope 3 peut multiplier l'intensité carbone d'un portefeuille par quatre, en moyenne, selon les données d'Amundi et de Trucost. En outre, l'intégration des émissions Scope 3 modifie la contribution de chaque secteur à l'intensité totale du portefeuille, ce qui souligne la nécessité de stratégies sectorielles spécifiques pour gérer et réduire efficacement l'empreinte carbone. 

  • Dans ce contexte, nous pensons que les contraintes d'investissement devraient être séparées - les émissions des scopes 1 et 2 d'une part, et les émissions du scope 3 d'autre part - afin d'éviter d'éclipser les efforts de décarbonisation précédents en intégrant des émissions du scope 3 beaucoup plus importantes. 

  • A l'avenir, nous pensons que les mises à jour continue des normes et des initiatives Net Zero, associées aux cadres réglementaires, contribueront à améliorer la qualité des données. 

  • Enfin, Amundi s'engage activement auprès des entreprises sur leurs objectifs de divulgation et de réduction des émissions du scope 3. Elle les encourage notamment à fixer des objectifs à court, moyen et long terme et à suivre les normes établies par le GHG Protocol.

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