Les Entretiens présentent les résultats des élections européennes, la situation politique française, les perspectives pour l'Europe et la France et les implications en matière d'investissement.

Points clés

  • Résultat des élections européennes : elles se sont conclues par le maintien en tête des partis centristes, tels que le Parti populaire européen. Toutefois, certains partis d'extrême droite, comme Identité et Démocratie et les Conservateurs et Réformistes européens, ont par ailleurs renforcé leur présence au Parlement européen. Les partis d'extrême droite peuvent tenter de ralentir les nouvelles politiques vertes, mais il est peu probable qu'ils annulent les engagements climatiques existants qui ont déjà force de loi.
     
  • Priorités pour le prochain Parlement européen : la nouvelle Commission se concentrera probablement sur des priorités telles que l'efficacité des réglementations climatiques. La sécurité et la défense, ainsi que le positionnement géopolitique de l'UE, deviendront ses priorités majeures.
     
  • Défis et opportunités pour l'Europe : l'Europe dispose d'atouts qu'elle peut mobiliser. Afin de maintenir le rythme et de surmonter les défis à moyen terme de l'économie de l'UE (démographie insuffisante, faiblesse des investissements dans la recherche), l’Europe doit renforcer l'intégration économique et financière, améliorer la gouvernance fiscale et consolider l'union des marchés de capitaux.
     
  • Elections législatives anticipées en France : la décision du président Macron d’appeler les électeurs aux urnes pourrait présenter quelques éléments positifs en cherchant à poursuivre une politique intérieure plus stable, avec une plus grande coopération des partis d'opposition hors extrême droite. En outre, Emmanuel Macron pourrait bénéficier d'un taux de participation potentiellement plus élevé lors des élections nationales, qui sont très différentes des élections européennes. Si l'extrême droite parvient à obtenir une majorité à l’Assemblée (et le poste de Premier ministre), la politique étrangère, européenne et de défense de la France relève du pouvoir exécutif. En effet, la politique étrangère et les questions militaires font partie du « domaine réservé » du président français et la stabilité est donc attendue dans ce domaine, quelle que soit l'issue des élections. Le président français a également le pouvoir de nommer les hauts fonctionnaires en France. Le Conseil constitutionnel, la juridiction administrative et le Sénat, dominés par le centre-droit, contrôleront les décisions du gouvernement pour s'assurer qu'elles respectent la Constitution, les conventions internationales, les obligations européennes et les autres obligations légales auxquelles la France s'est engagée.
     
  • Perspectives pour l'Europe et la France : les élections européennes se sont déroulées dans un contexte d'amélioration de l'environnement économique, mais il existe des divergences entre les pays et les secteurs. En France, après un fort ralentissement au second semestre de l'année dernière, la croissance du PIB devrait se redresser progressivement grâce à une consommation des ménages relativement solide. Le déficit public, tout en restant élevé en pourcentage du PIB, devrait se réduire légèrement par rapport aux niveaux de 2023.
     
  • Conséquences en matière d'investissement : l'appel soudain du président Macron à des élections anticipées a créé une certaine volatilité, à la fois sur les marchés obligataires et d'actions en France. La situation budgétaire de la France est à surveiller. La dette publique française est très liquide et le contexte est favorable, les investisseurs souhaitant profiter de taux d'intérêt plus élevés avant que la Banque centrale européenne (BCE) ne réduise encore ses taux directeurs. En ce qui concerne l'euro, nous sommes prudents à court terme, mais nous ne voyons pas de faiblesse structurelle.

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Elections européennes et politique française
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